LE GOUVERNEMENT RÉFORME LES RETRAITES :
LES SALARIÉS COMPTENT LES POINTS
Le rapport présenté mi-juillet par le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye a confirmé les craintes des organisations syndicales : la disparition des 42 régimes existants dans un futur «système universel» et une décote pour ceux qui partiront avant un «âge d’équilibre» fixé à 64 ans. Par un curieux tour de passe-passe, l’âge légal est maintenu, mais non les droits qui vont avec. Un retraité partant à l’âge légal de 62 ans, même avec une carrière complète, verra sa pension amputée d’une décote de 10 % !
Surtout, la valeur du point n’est pas connue et sa revalorisation n’est garantie par aucun mécanisme. Comment va-t-elle évoluer ? En fonction de l’inflation, des salaires, de la productivité, de l’espérance de vie ? Et qui en décidera ?
Car cette réforme est un énième coup de canif au dialogue social. La retraite, assise sur les revenus du travail est un champ privilégié du paritarisme. Mais demain, c’est le gouvernement qui aura la main sur les paramètres et pourra agir sur la valeur du point de conversion.
Alors que la retraite par répartition était le socle de notre système de retraite, cette incertitude va certainement inciter beaucoup de salariés à rechercher un complément par un système individuel, au risque d’accroître les dérives et les inégalités inhérentes à la retraite par capitalisation.