• Contactez
    nos experts
  • du lundi au vendredi
    01 53 72 00 00

ÉDITO : DE LA FLEXISÉCURITÉ À LA FLEXIPRÉCARITÉ

ÉDITO : DE LA FLEXISÉCURITÉ À LA FLEXIPRÉCARITÉ

«ORDONNANCES MACRON :
DE LA FLEXISÉCURITÉ À LA FLEXIPRÉCARITÉ »

Maintenant que les ordonnances Macron sont en vigueur, l’argument de la création de l’emploi par la flexibilisation du marché du travail n’est plus défendu par grand monde. On ne daigne même plus commenter les chiffres du chômage !

Un autre argument est à la peine : une « flexisécurité à la française », combinant mesures de protection et de libéralisation. La flexibilité est bien là avec les droits des salariés et les prérogatives des instances représentatives du personnel rognés. En face, les mesures de sécurisation des salariés prévues par les ordonnances sont très limitées.

Or le marché du travail est déjà très flexible en France. Il n’y a qu’à voir le nombre de ruptures conventionnelles, en hausse chaque année ou la généralisation des plans ou mesures de départs volontaires. Il n’est même plus besoin d’engager un plan de licenciement en bonne et due forme. Mais ce n’est pas tout : le marché du travail se précarise chaque jour davantage, entre le « succès » de l’auto-entrepreunariat et la progression de la Gig Economy ( à l’origine « Gig » est un terme anglo-saxon pour parler des cachets musicaux soit l’économie des cachets ) et de ses « petits boulots ».

Ce n’est pas le moindre paradoxe de l’actualité. Uber, champion du lien de subordination déguisé, prospère à Paris tandis qu’il s’est vu privé de sa licence à Londres, capitale du contrat « zéro heure ».

Et l’on découvre, parfois tard, que ces nouvelles formes d’emploi ne sont pas protectrices. Et pour cause : la dose de précarité est forte mais celle des cotisations sociales est bien faible. La solution est pourtant simple : l’extension des droits passe par l’extension du salariat, à moins qu’il ne s’agisse d’un nouveau schéma de socialisation des pertes et de privatisation des profits.

Nous vous invitons à lire ou à relire l’entretien avec Sophie Binet sur la numérisation de l’emploi: