« Les choses ne seront plus jamais comme avant »…
entendions-nous au tout début de cette crise sanitaire. Face aux difficultés d’approvisionnement sur les masques, les médicaments ou les machines d’assistance respiratoire, se faisaient entendre de belles déclarations sur les leçons à en tirer.
Aujourd’hui, plusieurs secteurs d’activité très significatifs sont à leur tour impactés par des ruptures d’approvisionnement et des hausses de prix très importantes.
Par exemple, l’automobile avec les semi-conducteurs. Ce qui représente plusieurs semaines d’interruptions ponctuelles de production dans de nombreux sites de Renault, de Stellantis ou de Toyota, avec des répercussions en cascade chez l’ensemble des équipementiers et sous-traitants. Les entreprises de travaux publics sont confrontées à des hausses de matières premières et des difficultés d’approvisionnement généralisées. L’agroalimentaire impacté par l’envolée des prix de la viande et la pénurie sur les emballages. Et enfin, la hausse des prix sur le bois, des métaux, du verre, du caoutchouc, d’aluminium, du gaz, d’électricité…
Nous sommes encore loin, très loin, d’avoir une réelle politique de réindustrialisation sans même parler de relocalisation de production. L’intérêt en est pourtant évident : créer des emplois, innover, assurer notre indépendance sanitaire, mais aussi industrielle, technologique et agricole…, par conséquent, rééquilibrer notre balance commerciale très déficitaire.
Les entreprises continuent pendant ce temps de leur côté leur stratégie de mondialisation. Les investissements restent orientés sur des pays considérés « à plus bas coûts », avec les conséquences sociales, mais aussi écologiques que l’on connaît. Une part importante des productions qui y sont réalisées étant à destination de l’Europe.
La précédente crise de 2008/2009 avait pourtant déjà montré les risques, sociaux, économiques, industriels, liés à cette mondialisation et à la financiarisation de l’économie.
Là encore au plus fort de la crise, nombreux étaient ceux alors à affirmer que toutes les leçons en seraient tirées. Las, Bis Repetita.
Que dire encore des prochaines négociations salariales qui vont s’ouvrir un peu partout en France ? Comme nous le soulignons dans un de nos articles, la crise n’a pas eu le même impact pour tout le monde. Alors que bon nombre de salariés ont été pour leur part durement impactés, les grandes entreprises françaises de sont empressées de renouer avec les dividendes et le premier semestre 2021 se termine sur un nouveau record également pour les résultats des sociétés du CAC40.
Et si pour une fois, on tirait les leçons du passé ?